En 2008, il y a 500 missiles Minuteman III déployés à l'intérieur de silos de lancement près de trois bases militaires américaines : F. E. Warren Air Force Base au Wyoming, Malmstrom Air Force Base au Montana et Minot Air Force Base en Dakota du Nord. L'US Air Force (USAF) prévoyait de les maintenir en service jusqu'en 2020, mais ils seront mis à jour pour prolonger leurs durées de service jusqu'en 2040.
solide. Il est coiffé du « bus » qui contient un système de propulsion à carburant liquide. Le bus contient également les
, entre autres).
Opérateur
L'USAF est le seul opérateur des missiles
Minuteman III. Pour remplir sa mission, il maintient trois
wings en alerte permanente et une
Escadrille de test (qui travaille avec des missiles LGM-30G). Pour l'année fiscale 2007, il maintient en état 500 missiles LGM-30 et 50 stations d'alerte.
L'unité tactique de base du (en) wing Minuteman est l'escadrille, comprenant cinq (en) flights. Chaque flight comprend dix relais de commandes robotisés ((en) launch facility - LF) télécommandés par un centre de contrôle de tir ((en) launch control center - LCC) opéré par des humains. Les cinq flights sont interconnectés, permettant à n'importe lequel des LCC de contrôler chacun des LF. Chaque LF est situé à au moins 5.6 km de n'importe lequel des LCC. L'escadrille est autonome vis-à-vis toute autre escadrille (par exemple, les cinq LCC du 319th Missile Squadron ne peuvent contrôler les 50 LF du 320th Missile Squadron). Le support logistique de chaque wing est assuré par un (en) Missile Support Base.
Historique
Le
Minuteman I et le
Minuteman II furent en service de 1960 à 1997. Le premier
Minuteman III fut déployé en 1969 et devrait demeurer en service jusqu'en 2025 avec les améliorations qui lui ont été apportées.
Comparé à ses prédécesseurs de l'époque, le Minuteman avait deux innovations qui lui ont permis de se maintenir longtemps en service : un lanceur à carburant solide et un système de Guidage inertiel Informatique.
Le lanceur a permis au Minuteman d'être plus rapidement lancé que tout autre type d'ICBM semblable de l'époque, lesquels utilisaient des carburants liquides. Une innovation essentielle dans ce type de lanceur est l'utilisation d'une valve qui permet de laisser échapper les excédents de pression, ce qui permet de mieux contrôler la poussée du lanceur.
Ce missile contient probablement l'un des premiers ordinateurs embarqués mis en service. L'utilisation d'un système de Guidage inertiel reprogrammable imposait un risque majeur au programme. Lorsqu'il proposé initialement, personne n'avait encore construit d'ordinateur embarqué qui fonctionnerait dans un missile. Un autre programme de nature militaire avait échoué suite à une tentative d'embarquer un ordinateur.
Un ordinateur numérique était essentiel pour assurer la précision du guidage, ce qui rendait dissuasif l'existence d'un tel missile lors de la Guerre froide. Comme la Defense Mapping Agency (maintenant partie du National Geospatial-Intelligence Agency) produisait des cartes topographiques de plus en plus précises de la concentration des masses dans la Terre, le système de guidage inertiel pouvait être mis à jour dans les missiles, les rendant de plus en plus précis. Un autre avantage à l'ordinateur embarqué, c'est qu'il peut être utilisé pour valider les capacités du missile, réduisant la quantité de câblage et le nombre de connecteurs. Ces raisons incitèrent les responsables militaires à accepter l'utilisation d'un tel ordinateur, malgré les risques élevés d'échec.
Minuteman I (LGM-30A/B ou SM-80/HSM-80A)
- Déploiement
Le LGM-30A Minuteman I est entré dans l'arsenal du Strategic Air Command en 1962, près de la base Malmstrom Air Force Base au Montana. La version ultérieure LGM-30B Minuteman I a été mise en service près de : Ellsworth Air Force Base en Dakota du Sud, Minot Air Force Base en Dakota du Nord, F.E. Warren Air Force Base au Wyoming et Whiteman Air Force Base au Missouri en 1963.
Tous les 800 missiles Minuteman I furent opérationnels en juin 1965. Chaque base était entouré de 150 missiles, excepté F.E. Warren Air Force Base qui avait 200 missiles. Les missiles Minuteman I pouvaient emporter des W56 ou des W59.
- Guidage
Le système de guidage Autonetics D-17 utilisé par le Minuteman I était composé d'un système de disques magnétiques tournant sur des roulements à billes. Il contenait 2 560 mots de 24 bits répartis sur 20 pistes (non réinscriptibles une fois écrites) et une piste modifiable contenant 128 mots. Un disque faisait un tour complet en 10 ms. Le D-17 faisait aussi de courtes boucles pour accéder à certaines données plus rapidement.
En 30 ms, soit trois tours de disque, le D-17 faisait tous les calculs de base. Pour les opérations au sol, la plate-forme inertielle était alignée et les corrections gyroscopiques étaient effectuées. En vol, il effectuait les corrections de poussée en envoyant des commandes aux fusées d'appoint.
Au contraire des ordinateurs modernes, qui utilise le Disque dur comme mémoire secondaire, le disque contenait la Mémoire vive de l'ordinateur. Il était vu comme résistant aux radiations émises par les explosions nucléaires, ce qui en faisait un médium idéal.
Les systèmes de guidage D-17B et D-37C étaient respectivement intégrés aux missiles Minuteman I et Minuteman II. Le coût de ces systèmes allait d'environ 139 000 USD (pour le D-37C) à 250 000 USD (pour le D-17B). Les missiles Minuteman III font appel au système de guidage D-37D.
Minuteman II (LGM-30F)
Le LGM-30F Minuteman II est une version améliorée du Minuteman I. Son développement a débuté en 1962 quand les missiles Minuteman I ont été intégrés à l'arsenal nucléaire du Strategic Air Command. Sa production et son déploiement ont commencé en 1965 pour s'achever en 1967.
La modernisation du missile s'est surtout faite sur les plans du lancement et du contrôle. Cela a permis de réduire le temps de réaction face à une agression ennemie et à augmenter la fiabilité du missile exposé à une attaque nucléaire. Des changements ont été apportés pour augmenter la compatibilité avec le LGM-118A Peacekeeper, destinés à éventuellement remplacer les missiles Minuteman.
Chaque missile Minuteman II avait une portée plus grande et son système de guidage avait une meilleure précision azimuthale, deux améliorations qui ont permis aux stratèges militaires américains de viser des cibles plus précisément et en plus grand nombre.
Comparé au Minuteman I, les changements les plus importants apportées au Minuteman II étaient :
- Un moteur amélioré dans le premier étage, ce qui augmentait sa fiabilité.
- Un moteur plus gros dans le deuxième étage, lequel venait avec un injecteur à liquide destiné à augmenter la porté du missile. Des améliorations furent aussi apportées à sa fiabilité.
- Un système de guidage amélioré, lequel comprenait des circuits intégrés et des composantes électroniques miniaturisées. C'est le premier missile américain à avoir recours à cette technologie. Leur utilisation a permis au missile de viser plusieurs cibles à la fois, tout en augmentant la précision et la fiabilité du missile. Le système de guidage a vu à la fois sa taille et sa masse diminuer. Le recours aux circuits intégrés a aussi augmenté la capacité du système de guidage à fonctionner dans un milieu exposé à des radiations en provenance d'explosions nucléaires.
- Un système qui facilitait la pénétration des défense anti-missiles.
- Chaque missile emportait un véhicule de rentrée Mark 11C, lequel contenait un W56 capable de produire une explosion de 1,2 Mégatonne. Cette charge nucléaire plus élevée augmentait les chances de succès.
Le programme Minuteman II a été essentiel au développement économique de l'industrie du circuit intégré. C'est le premier objet produit en série qui intégrait un ordinateur conçu à partir de circuits intégrés (le D-37C d'Autonetics), il a d'ailleurs été le seul consommateur de ce type d'ordinateur de 1962 à 1967. L'ordinateur comprenait des circuits fabriqués par Texas Instruments de types logique diode-transistor et logique diode. Le seul autre ordinateur qui a fait appel à cette technologie est celui destiné à contrôler les missions Apollo, ordinateur qui avait des contraintes semblables en termes de masse et de fiabilité. L'ordinateur qui contrôlait le vol du Minuteman II a continué à utiliser des disques comme Mémoire vive.
Minuteman III (LGM-30G)
Le missile LGM-30G Minuteman III est une version améliorée du Minuteman II. Sa conception a débuté en 1966. Une fois le déploiement complété, le parc contient 450 Minuteman III. Entré en service en 1970, il a été amélioré en termes de précision de guidage et de puissance de charges explosives entre 1970 et 1978.
La plupart des modifications furent apportées au dernier étage et au véhicule de rentrée. Le troisième étage a reçu un nouveau moteur à injection, qui a augmenté la précision lorsque comparé au moteur antérieur à quatre valves. Le véhicule de rentrée offre plus de flexibilité, contient plus de contre-mesures pour faciliter la pénétration des défenses anti-missiles, a une meilleure capacité de survie après une attaque nucléaire et voit sa capacité d'emport augmentée.
Le missile Minuteman III contient ces améliorations notables :
- Un plus gros moteur dans le troisième étage pour améliorer ses performances, moteur venant avec un bec pour l'injection de liquide, rendant le système plus fiable ;
- Un véhicule de rentrée capable de produire des contre-mesures électroniques, tout comme d'emporter trois charges nucléaires (MIRV).
- Un système de propulsion ajouté au véhicule de rentrée (Propulsion System Rocket Engine) pour augmenter sa portée et son capacité de manoeuvre.
- un système de guidage Honeywell HDC-701 qui augmente la quantité de mémoire vive, ce qui améliore la précision des tirs. L'ordinateur est moins sensible aux radiations d'origine nucléaire.
L'ordinateur D-37D fabriqué par Autonetics a été utilisé au départ dans le Minuteman III. Il a été remplacé par le Honeywell HDC-701 qui a recours à une technologie sensiblement différente. Les disques en rotation sont remplacés par de très petits fils mis à plat et la mémoire est écrite par le procédé NDRO ((en) non-destructive read out). En 1993, l'ordinateur de vol fait appel à de la RAM qui résiste aux radiations d'origine nucléaire.
En 2007, l'USAF prévoit le maintenir en service jusqu'en 2040. Le missile LGM-118A Peacekeeper, un ICBM prévu comme son successeur, a été retiré du service en 2005 suite aux accords START II.
- Guidance Replacement Program
Le système de guidage
Guidance Replacement Program remplace le
NS20A Missile Guidance Set par le
NS50A Missile Guidance Set. Ce nouveau système prolonge le temps de service du missile au-delà de 2020 en remplaçant les parties trop âgées par du matériel technologiquement à jour et plus fiable, tout en maintenant la précision acquise.
- Propulsion Replacement Program
Appliqué de 1998 à 2009, le
Propulsion Replacement Program prolonge la vie, maintient les performances et augmente la fiabilité du programme militaire gérant les ICBMs en remplaçant les vieux moteurs à poudre (les trois premiers étages du missile) par des moteurs plus « écologiques ». Les fabricants d'armes et de munitions affirment qu'ils font plus pour protéger l'environnement, mais cette affirmation est paradoxale. En effet, une arme nucléaire est nocive pour l'environnement, car elle dégage différents éléments chimiques nocifs, et provoque une catastrophe lorsqu'elle explose.
- Single Reentry Vehicle
Le programme
Single Reentry Vehicle permet aux États-Unis de respecter START I en faisant passer, dans les missiles
Minuteman III, le nombre de véhicules de rentrée de trois à un.
- Safety Enhanced Reentry Vehicle
Commençant en 2005, les véhicules de rentrée Mk-21/
W87 qui équipaient les missiles Peacekeeper seront installés sur les
Minuteman III en accord avec les directives du programme
Safety Enhanced Reentry Vehicle (SERV). Ils remplacent les véhicules
W62 en service, lesquels manquent plusieurs dispositifs de sécurité. SERV permettra aussi d'augmenter la précision du tir.
Galerie de photos
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Sources